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Une Aventure Inoubliable : Mon Expérience sur The Recruit

Participer à la première saison de la série Netflix The Recruit a marqué une étape significative dans mon parcours d’acteur. Créée par Alexi Hawley et portée par Noah Centineo (dans le rôle d’Owen Hendricks, un jeune avocat fraîchement engagé par la CIA), cette série captivante mêle tension, humour et rebondissements dans un univers d’espionnage moderne. Laura Haddock y livre également une performance remarquable dans le rôle de Max Meladze, une ancienne informatrice de la CIA incarcérée pour le meurtre d’un routier peu recommandable.

Une partie du tournage s’est déroulée à Montréal, dans les studios Grandé. Pouvoir contribuer à un projet d’envergure internationale sans quitter ma ville de résidence a été une chance inestimable.

Dans la Peau du Concierge

Mon rôle : celui d’un concierge d’hôtel européen, soigné, professionnel, discret. Une apparition modeste à l’écran — mais comme on dit, il n’y a pas de petit rôle, seulement de petits acteurs. C’est avec cette conviction que j’ai abordé cette audition avec toute la rigueur, la passion et la profondeur que je consacre habituellement à des rôles principaux.

Lorsque mon agente m’a fait parvenir l’invitation à auditionner, j’ai plongé tête première dans la création d’un être humain complet, vivant, complexe. J’ai imaginé un passé riche : un homme autodidacte ayant débuté comme portier dans un hôtel de luxe à Genève, lentement monté en grade jusqu’à devenir l’un des concierges les plus respectés de l’établissement. Un professionnel irréprochable — mais qui porte aussi en lui les blessures d’une vie.

Je lui ai inventé une famille. Une sœur instable. Un frère absent. Et surtout, des parents distants, déçus de lui. Un père qui l’a rejeté après qu’il ait révélé son homosexualité, une mère silencieuse face au rejet. Ce besoin viscéral de se prouver digne, compétent, fiable, a façonné chacun de ses gestes.

Mon Audition

Avant même d’enregistrer mon self-tape (le format d’audition qui avait été demandé par les directrices de casting), j’ai médité pendant des heures sur le passé de mon personnage, les yeux fermés, assis sur mon coussin de sarrasin rouge (que j’utilise généralement pour mes séances de méditation). J’ai laissé ces images intérieures m’habiter jusqu’à en ressentir le poids dans mon corps.

Pour chaque prise, je me suis imposé une contrainte émotionnelle :

  • Prise 1 : je viens d’apprendre qu’un dégât d’eau s’est déclaré un étage plus bas. Je suis en heures supplémentaires car un collègue est encore en retard, mais je dois rester impeccable devant la cliente à qui je livre un colis. Stress interne. Calme externe. Service first.

  • Prise 2 : cela fait deux heures que j’ai une envie pressante, mais je n’ai jamais trouvé le moment. Je serre les abdominaux et les cuisses, tout en gardant un sourire calme. La scène finie, j’aurai peut-être enfin deux minutes… ou pas, car il y a toujours ce dégât à gérer.

  • Prise 3 : ma sœur m’a appelé en pleurs au petit matin. Elle m’a parlé de médicaments, de vodka. Mon patron a refusé que je quitte le travail. Après cette cliente, j’ai décidé : je démissionne. J’irais la retrouver. Mais… et si j’avais dû appeler la police ? Je m’en veux déjà. Culpabilité. Panique contenue. Et toujours, cette même ligne de dialogue professionnelle à livrer, avec calme.

Gratitude et Lâcher Prise

Après avoir envoyé mon audition, j’ai complètement lâché prise. Je m’étais donné à fond. J’avais raconté une histoire. Et puis quelques jours plus tard, le téléphone a sonné.

Martin, tu as le rôle pour Graymail!*

*The Recruit avait initialement le titre Noah Centineo’s Untitled Project, puis Graymail, avant de prendre son nom définitif. Mais peu importe le titre, ce tournage restera pour moi un souvenir précieux.

La Magie du Plateau

Une fois sur le plateau, l’énergie de l’équipe était palpable. La direction photo a donné à chaque scène une texture visuelle élégante et nerveuse. La rigueur des techniciens, la fluidité de la mise en scène, le professionnalisme de tous… j’ai été touché de voir à quel point chaque détail comptait.

Le décor dans lequel ma scène se déroulait – les couloirs et chambres d’un hôtel luxueux de Genève – avait en réalité été entièrement construit à l’intérieur des studios Grandé de Montréal. Tous les éléments, du mobilier à l’éclairage en passant par les textures murales, étaient d’un réalisme saisissant. D’un angle, tout semblait authentique, comme si nous étions véritablement en Suisse. D’un autre, l’envers du décor révélait un immense entrepôt habité par des équipes de créateurs de magie…

C’est toujours fascinant de voir à quel point l’illusion tient parfois à quelques centimètres de bois, de velcro ou de gaffer tape.

Le réalisateur est venu se présenter à moi dès mon arrivée avec une gentillesse simple et directe. On m’a expliqué calmement le déroulement du tournage, les deux angles de caméra qui allaient être utilisés, les déplacements prévus. J’ai échangé quelques mots brefs mais cordiaux avec Laura Haddock, avant de la retrouver un peu plus tard, en retrait du plateau pendant une retouche maquillage, pour un moment plus détendu et humain.

Et puis, abracadabra — le moment de vérité. Silence. Action. En à peine une heure, la scène était dans la boîte. On m’a ramené à la loge pour être démaquillé et décostumé, mais je repartais grandi d’une expérience précieuse. J’avais passé cette journée exactement là où je devais être. Sur mon X.

Une Trace Indélébile

Chaque tournage est unique, chaque rôle une occasion de se réinventer. Même les apparitions les plus discrètes peuvent devenir, pour l’acteur, de véritables tremplins intérieurs. Ce passage sur The Recruit m’a rappelé pourquoi j’aime tant ce métier : pour ces instants de précision, d’écoute, de transformation. Pour cette capacité que nous avons, collectivement, de bâtir un monde à partir d’un entrepôt vide, de quelques mots sur une page, d’une émotion sincère.

Je repars de cette aventure avec le cœur léger, rempli de gratitude. Et plus que jamais, je me sens prêt à dire oui à ce qui vient. Car qu’il s’agisse d’un rôle d’une journée ou d’un rôle de plusieurs mois, ma mission reste la même : raconter une histoire fictive avec authenticité.

D’autres projets auxquels j’ai participé

Martin Blais sharing the screen with Laura Haddock for a short moment.

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Une Aventure Inoubliable : Mon Expérience sur The Recruit

Participer à la première saison de la série Netflix The Recruit a marqué une étape significative dans mon parcours d’acteur. Créée par Alexi Hawley et portée par Noah Centineo (dans le rôle d’Owen Hendricks, un jeune avocat fraîchement engagé par la CIA), cette série captivante mêle tension, humour et rebondissements dans un univers d’espionnage moderne. Laura Haddock y livre également une performance remarquable dans le rôle de Max Meladze, une ancienne informatrice de la CIA incarcérée pour le meurtre d’un routier peu recommandable.

Une partie du tournage s’est déroulée à Montréal, dans les studios Grandé. Pouvoir contribuer à un projet d’envergure internationale sans quitter ma ville de résidence a été une chance inestimable.

Dans la Peau du Concierge

Mon rôle : celui d’un concierge d’hôtel européen, soigné, professionnel, discret. Une apparition modeste à l’écran — mais comme on dit, il n’y a pas de petit rôle, seulement de petits acteurs. C’est avec cette conviction que j’ai abordé cette audition avec toute la rigueur, la passion et la profondeur que je consacre habituellement à des rôles principaux.

Lorsque mon agente m’a fait parvenir l’invitation à auditionner, j’ai plongé tête première dans la création d’un être humain complet, vivant, complexe. J’ai imaginé un passé riche : un homme autodidacte ayant débuté comme portier dans un hôtel de luxe à Genève, lentement monté en grade jusqu’à devenir l’un des concierges les plus respectés de l’établissement. Un professionnel irréprochable — mais qui porte aussi en lui les blessures d’une vie.

Je lui ai inventé une famille. Une sœur instable. Un frère absent. Et surtout, des parents distants, déçus de lui. Un père qui l’a rejeté après qu’il ait révélé son homosexualité, une mère silencieuse face au rejet. Ce besoin viscéral de se prouver digne, compétent, fiable, a façonné chacun de ses gestes.

Mon Audition

Avant même d’enregistrer mon self-tape (le format d’audition qui avait été demandé par les directrices de casting), j’ai médité pendant des heures sur le passé de mon personnage, les yeux fermés, assis sur mon coussin de sarrasin rouge (que j’utilise généralement pour mes séances de méditation). J’ai laissé ces images intérieures m’habiter jusqu’à en ressentir le poids dans mon corps.

Pour chaque prise, je me suis imposé une contrainte émotionnelle :

  • Prise 1 : je viens d’apprendre qu’un dégât d’eau s’est déclaré un étage plus bas. Je suis en heures supplémentaires car un collègue est encore en retard, mais je dois rester impeccable devant la cliente à qui je livre un colis. Stress interne. Calme externe. Service first.

  • Prise 2 : cela fait deux heures que j’ai une envie pressante, mais je n’ai jamais trouvé le moment. Je serre les abdominaux et les cuisses, tout en gardant un sourire calme. La scène finie, j’aurai peut-être enfin deux minutes… ou pas, car il y a toujours ce dégât à gérer.

  • Prise 3 : ma sœur m’a appelé en pleurs au petit matin. Elle m’a parlé de médicaments, de vodka. Mon patron a refusé que je quitte le travail. Après cette cliente, j’ai décidé : je démissionne. J’irais la retrouver. Mais… et si j’avais dû appeler la police ? Je m’en veux déjà. Culpabilité. Panique contenue. Et toujours, cette même ligne de dialogue professionnelle à livrer, avec calme.

Gratitude et Lâcher Prise

Après avoir envoyé mon audition, j’ai complètement lâché prise. Je m’étais donné à fond. J’avais raconté une histoire. Et puis quelques jours plus tard, le téléphone a sonné.

Martin, tu as le rôle pour Graymail!*

*The Recruit avait initialement le titre Noah Centineo’s Untitled Project, puis Graymail, avant de prendre son nom définitif. Mais peu importe le titre, ce tournage restera pour moi un souvenir précieux.

La Magie du Plateau

Une fois sur le plateau, l’énergie de l’équipe était palpable. La direction photo a donné à chaque scène une texture visuelle élégante et nerveuse. La rigueur des techniciens, la fluidité de la mise en scène, le professionnalisme de tous… j’ai été touché de voir à quel point chaque détail comptait.

Le décor dans lequel ma scène se déroulait – les couloirs et chambres d’un hôtel luxueux de Genève – avait en réalité été entièrement construit à l’intérieur des studios Grandé de Montréal. Tous les éléments, du mobilier à l’éclairage en passant par les textures murales, étaient d’un réalisme saisissant. D’un angle, tout semblait authentique, comme si nous étions véritablement en Suisse. D’un autre, l’envers du décor révélait un immense entrepôt habité par des équipes de créateurs de magie…

C’est toujours fascinant de voir à quel point l’illusion tient parfois à quelques centimètres de bois, de velcro ou de gaffer tape.

Le réalisateur est venu se présenter à moi dès mon arrivée avec une gentillesse simple et directe. On m’a expliqué calmement le déroulement du tournage, les deux angles de caméra qui allaient être utilisés, les déplacements prévus. J’ai échangé quelques mots brefs mais cordiaux avec Laura Haddock, avant de la retrouver un peu plus tard, en retrait du plateau pendant une retouche maquillage, pour un moment plus détendu et humain.

Et puis, abracadabra — le moment de vérité. Silence. Action. En à peine une heure, la scène était dans la boîte. On m’a ramené à la loge pour être démaquillé et décostumé, mais je repartais grandi d’une expérience précieuse. J’avais passé cette journée exactement là où je devais être. Sur mon X.

Une Trace Indélébile

Chaque tournage est unique, chaque rôle une occasion de se réinventer. Même les apparitions les plus discrètes peuvent devenir, pour l’acteur, de véritables tremplins intérieurs. Ce passage sur The Recruit m’a rappelé pourquoi j’aime tant ce métier : pour ces instants de précision, d’écoute, de transformation. Pour cette capacité que nous avons, collectivement, de bâtir un monde à partir d’un entrepôt vide, de quelques mots sur une page, d’une émotion sincère.

Je repars de cette aventure avec le cœur léger, rempli de gratitude. Et plus que jamais, je me sens prêt à dire oui à ce qui vient. Car qu’il s’agisse d’un rôle d’une journée ou d’un rôle de plusieurs mois, ma mission reste la même : raconter une histoire fictive avec authenticité.

D’autres projets auxquels j’ai participé

2025-05-28T00:56:36+00:00
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